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La clave

samedi 13 janvier 2007 par Cristobal

Réflexions d’un européen sur la rythmique de la clave

La clave est un rythme. Mais c’est aussi l’instrument qui marque ce rythme.

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Clave Rumba
Un son chaleureux, plus adapté aux petits orchestres
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Clave Son
Un son plus aigu et perçant, plus adapté aux grands orchestres.

Ce n’est pas la clave qui s’inverse, mais les instruments qui l’accompagnent. Il faut garder à l’esprit que la notation européenne de la musique afro-caribéenne (mesures en 4/4, 2/4, 6/8, etc...) n’est qu’une traduction. Les caribéens raisonnent en UN SEUL temps : celui de la clave, que nous avons traduit en 8 temps (ou 6, ou 4). Il faut noter que le tango qui est aussi basé sur cette rythmique est souvent noté en mesures de 2/4, la clave étant aussi sur 2 mesures. DONC la clave d’un temps est traduite en 2 mesures "européennes". Ce qui permet aux instruments européens (latins : cordes..., anglo-saxons : cuivres) de commencer leur mélodie aussi bien sur une mesure que sur l’autre. Dans un cas on l’appelera 3-2, dans l’autre 2-3. Pour leur part, les instruments africains (tambours à fûts de bois : congas, bongos... ou tambours à fûts métalliques en fait d’origine européenne, dérivés des timbales d’orchestres classiques ou militaires : timbales) ne commencent jamais et ne finissent jamais. Leur rythmique est immuable, et toujours basée sur la clave, qui est immuablement une succession de 2, puis 3 coups, et inversement, puisque ces 2 et 3 coups sont indissociables, puisqu’ils ne font qu’un, et surtout, qu’ils ne commencent et ne finissent JAMAIS.

Volontairement, je n’ai pas nommé les instruments européens "mélodiques", car ils ont une fonction rythmique. De même, les instruments africains ont aussi une fonction mélodique, et je ne les ai donc pas nommés "rythmiques".

Au sein d’un même morceau, lorsqu’il semble que la clave s’inverse, on peut donc constater que c’est en fait la mélodie qui se décale d’une mesure (1/2 clave). Cela se produit souvent grâce à un "break" d’un nombre de mesure impair. Un exemple intéressant est Azuquita pa’l cafe par El Gran Combo. Mais le break n’est pas indispensable : il peut être remplacé par une mélodie d’un nombre impair de mesures.

Cependant, certains orchestres, essentiellement cubains "jouent" avec la clave en repartant après un break sans avoir conservé le sens de départ de la clave. Certains orchestres d’origines géographiques moins rigoureuses, ne tiennent plus compte du tout du sens de la clave. Mais ce n’est pas dans ce cas "traditionnel". Les Portoricains sont plus souvent très rigoureux sur la clave.


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